CHRONIQUE MANGA : ET TOI ? TU LIS QUOI ? POUR LE PIRE

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ARATA NATSUME, employé aux services d’aide à l’enfance, prend contact avec SHINJU SHINAGAWA, détenue condamnée à mort pour le meurtre de trois hommes, afin de lui faire avouer l’emplacement de la tête d’une des victimes, dont le fils est sous sa charge. Mais au cours de son entrevue avec “BOZO SHINAGAWA”, comme on la surnomme, il tente un coup de bluff et lui propose de l’épouser. Contre toute attente, la tueuse semble le prendre au sérieux, et s’engage alors un jeu du chat et de la souris où l’on ne sait plus très bien qui chasse qui…

Avec des séries à succès telles TRUE DETECTIVE, MINDHUNTER etc... il n'en fallait pas plus pour que le monde du manga décide de s'emparer du phénomène et traiter les thriller avec non plus une mouvance à la SAW mais avec une véritable pression psychologique. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'adore DOUBT et consorts mais ce que nous pouvons imaginer sans le voir fait toujours plus peur. C'est chose faite pour TARO NOGIZAKA, auteur de POUR LE PIRE !

Soyons francs, la couverture (généralement premier contact avec un ouvrage) ne remplissait pas le contrat, ne me laissant présager qu'une énième histoire sans saveur. Quelle ne fut pas mon erreur, elle est humaine...contrairement à notre «héroïne» Shinju Shinagawa.

POUR LE PIRE prend le contre-pied de ce qui se fait habituellement pour le genre. En général, ce sont des cliffhangers, retournements de situation, scènes d'action, courses poursuites et tueur charismatique bigger than life à la Hannibal Lecter. Ici, c'est le contraire : on privilégie le raisonnement, le voyage dans les psychées tourmentées, et le réalisme. Pas de muscles, pas de belles gueules, on évacue le rutilant pour se concentrer sur l'essentiel à savoir la confrontation perverse et malsaine entre les 2 personnages uniquement séparés par une vitre de protection volant en éclat métaphoriquement plus d'une fois. L'ensemble des actions et dialogues sont d'ailleurs magnifiés par une déformation des visages à outrance afin de faire perdre toute humanité aux personnages.

   

Le personnage central, ARATA NATSUME, ancien voyou « récupéré » par un mentor est déterminé jusqu'à l'obsession, maladroit socialement, seul. Il n'a ni génie, ni charisme mais une véritable volonté de faire régner la justice. Il est tout le contraire de SHINJU dont la seule « horreur » se manifeste par sa dentition monstrueuse, reflet de sa véritable personnalité.

SHINJU SHINAGAWA vient de tisser sa toile et me piéger, je suis amoureux de POUR LE PIRE, et vous ?

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